Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/113

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odieuse d’abord au début puisqu’on a tiré plus de cent coups fusil sur le colonel et les officiers au moment où ils congédiaient une députation admise un instant avant dans l’Hôtel-de-Ville, non moins lâche ensuite quand après la première décharge, la place s’étant vidée et le feu ayant cessé de notre part, nous fûmes fusillés des fenêtres en face.

» Dites bien ces choses aux gardes nationaux et tenez-moi au courant, si tout est rentré dans l’ordre.

» La garde républicaine et la garde nationale occupent la place et les abords.

 » Jules Ferry. »

Un écrivain sympathique au gouvernement de la défense nationale et qui savait la façon de penser bourgeoise fait quelque part cet aveu dépouillé d’artifice à propos de la répression du 22 janvier.

Il fallut se contenter de condamner à mort par contumace Gustave Flourens, Blanqui et Félix Pyat.

(Sempronius, Histoire de la Commune, Décembre, Alonier.)

Jules Favre comprit-il qu’enlever les armes à Paris serait une tentative inutile aboutissant à une révolution certaine, ou lui restait-il ce sentiment de justice que la garde nationale devait les conserver, il ne fut jamais question de la désarmer quoique son affiche du 28 janvier annonçât l’armistice contre lequel Paris s’était toujours élevé.

C’était la reddition assurée, la date seule restait incertaine où l’armée d’invasion entrerait dans la ville livrée.

Ceux qui si longtemps avaient soutenu que le gouvernement ne se rendrait jamais, que Ducrot ne rentrerait que mort ou victorieux, que pas un pouce du territoire, pas une pierre des forteresses ne serait livré virent qu’on les avait trompés.