Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/115

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» Considérant que, à la suite d’excitations criminelles dont certains clubs ont été les foyers, la guerre civile a été engagée par quelques agitateurs désavoués par la population tout entière ;

» Qu’il importe d’en finir avec ces détestables manœuvres qui sont un danger pour la patrie, et qui, si elles se renouvelaient, entacheraient l’honneur irréprochable jusqu’ici de la défense de Paris, décrète :

» Les clubs sont supprimés jusqu’à la fin du siège, les locaux où ils tiennent leurs séances, seront immédiatement fermés.

» Les contrevenants seront punis conformément aux lois.

» Article 2. Le préfet de police est chargé du présent décret. »

« Général Trochu, Jules Favre,
Emmanuel Arago, Jules Ferry. »

Tant que le bombardement de Paris rassura, on avait toujours l’espoir d’une lutte suprême.

Quand il se tut, après le 28, on se sentit trahis, il restait la ressource de mourir si la révolte ne pouvait vaincre.

Quoi ! toutes les victimes déjà entassées les uns dans les sillons, les autres sur le pavé des rues, les vieux morts des misères du siège, tout cela n’aurait servi qu’à constater l’abaissement populaire, et le nom de République ne serait qu’un masque !

Quoi ! c’était cela que de loin on voyait dans une gloire !

Quiconque était républicain était déclaré ennemi de la République.

Jules Favre, Jules Simon, Garnier Pagès parcouraient les départements ; Gambetta venait d’étouffer les communes de Lyon et de Marseille qu’avait fait lever le 4 septembre, avec la même désinvolture qu’il apportait,