Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/119

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et c’était notre espérance depuis le temps où enfermés dans Metz nous avions approfondi la nullité de nos généraux. Gambetta ne l’a pas voulu.

» Nous avons obéi à tous les podagres de l’annuaire, ils ont accepté la responsabilité en s’arrachant les cheveux de terreur et ont péri par leur propre impuissance beaucoup plus que par l’habileté de leurs adversaires. — Toutes les opérations ont été vicieuses.

» La reprise d’Orléans a été exécutée par une faute puérile classée dans tous les traités d’art militaire et cataloguée sous le nom de concentration sur un point occupé par l’ennemi.

» La seconde prise d’Orléans a aussi son nom parmi les grandes fautes : c’est une retraite divergente.

» La bataille d’Amiens s’appelle défensive passive aussi bien que les opérations qui ont précédé la retraite d’Orléans par les Prussiens.

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» La marche de Bourbaki dans l’Est a été gâchée. Le crime de coller une armée contre une frontière neutre et de découvrir toute sa ligne d’opérations sur une longueur de 150 kilomètres n’a pas de nom dans la science militaire.

» Si Gambetta avait fait lui-même au lieu de se mettre à la discrétion d’un vieux soldat usé qui marchait à regret, la belle opération qu’il avait conçue n’aurait jamais pu se changer en un honteux désastre.

» La République est aussi criminelle en cela que l’Empire parce qu’elle a été aussi inintelligente dans le choix des chefs.

» Que le gouvernement de Bordeaux récrimine contre le gouvernement de Paris c’est juste, mais il est juste aussi que nous récriminions contre le gouvernement de Bordeaux.

» Dirai-je combien l’organisation a été défectueuse