Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/118

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» Nous manquons de patience, nous faisons la paix aussi inconsidérément que nous avons fait la guerre, ce peuple est trop mobile et trop sceptique ; il y a quatre-vingts ans on a pu le fanatiser avec des idées de liberté, de propagande égalitaire et de démocratie universelle, qui croira-t-on maintenant ?……… »

C’est bien le style de l’homme de guerre pour qui avait à combattre la guerre de conquête contre une armée disciplinée. Un général tel que Rossel n’eût pas été inutile.

Plus tard, quand il voulut faire de la garde nationale une armée régulière, Rossel ne comprit pas que l’élan révolutionnaire, puisqu’il fallait se hâter, que le temps manquait comme le nombre devait surtout être employé.

Mais dans les situations désespérées, que chacun emploie le moyen qu’il comprend ; l’arme qu’on connaît est la meilleure, il connaissait bien le métier de la guerre, des dévoués auraient dans ce cas subi la discipline.

Rossel écrivait de Nevers, démontrant les fautes commises par les généraux de l’Empire, que la République de septembre maintenait à la tête de ses armées.

« Les opérations militaires ont été continuellement malheureuses.

» À force d’impéritie, les plans ont toujours été vicieux et les chefs incapables. Chanzy seul a peut-être montré du talent, encore ne sera-t-il jugé que lorsqu’on saura quelles forces il avait devant lui.

» Et, ce seul général a été laissé en dehors de l’échiquier occupé avec des forces insuffisantes à courir la Bretagne et le Poitou.

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» Gambetta était devenu promptement un homme politique, il fallait qu’il devînt un homme de guerre