Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/151

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Oh ! si ces hommes dévoués eussent eu, eux aussi, un moins grand respect de la légalité, comme elle eût été bien nommée la Commune révolutionnairement sur le chemin de Versailles.

Les manifestes du comité central racontaient les événements du 18 mars en réponse à ceux du gouvernement qui continuaient à mentir devant les faits. Les bataillons du centre eux-mêmes lisaient avec stupeur les déclarations de M. Thiers et de ses collègues qui avaient l’air de ne pas comprendre la situation ; peut-être en effet ne la comprenaient-ils pas.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
18 mars 1871
« Gardes nationaux de Paris,

« On répand le bruit absurde que le gouvernement prépare un coup d’État.

» Le gouvernement de la République ne peut avoir d’autre but que le salut de la République. Les mesures qu’il a prises étaient indispensables au maintien de l’ordre, il a voulu et il veut en finir avec un comité insurrectionnel dont les membres presque tous inconnus à la population ne représentent que des doctrines communistes et mettraient Paris au pillage et la France au tombeau si la garde nationale ne se levait pas pour défendre d’un commun accord la patrie et la République.

» Paris 18 mars 1871.
» A. Thiers, Dufaure, E. Picard, J. Favre, J. Simon, Pouyet-Quertier, général Le Flo, amiral Pothuau, Lambreght de Sarcy. »

Le général d’Aurelle de Paladine qui de son côté s’imaginait commander la garde nationale de Paris, lui avait adressé une proclamation.