Aller au contenu

Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que mon peuple crie ou blasphème,
Je m’en fous !
Qui fut mouchard en Angleterre,
Puis bourreau,
Peut bien, sans déroger, se faire
Maquer…
Amis du pouvoir, etc.

Henri Rochefort.

Parmi les souvenirs joyeux de nos prisons, est la chanson de la Badinguette chantée un soir à pleines voix par cette masse de prisonnières que nous étions aux chantiers de Versailles ; entre les deux lampes fumeuses qui éclairaient nos corps étendus à terre contre les murs.

Les soldats qui nous gardaient et pour qui l’Empire durait encore, eurent à la fois épouvante et fureur. Nous aurions, hurlaient-ils, une punition exemplaire pour insulte à S. M. l’Empereur !

Un autre refrain, celui-là ramassé par la foule, en secouant les loques impériales, avait également le pouvoir de mettre en rage nos vainqueurs.

À deux sous tout l’paquet :
L’ pèr’, la mèr’ Badingue
Et l’ petit Badinguet !

La conviction de la durée de l’Empire était si forte encore dans l’armée de Versailles, que comme certainement bien d’autres, j’en pus lire sur l’ordre de mise en jugement qui me fut signifié à la correction de Versailles :

« Vu le rapport et l’avis de M. le rapporteur et les conclusions de M. le Commissaire Impérial, tendant au renvoi devant le 6e conseil de guerre, etc. »

Le gouvernement ne pensait pas que ce fût la peine de changer la formule.

Longtemps, la résignation des foules à souffrir nous