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VI

l’attaque de versailles —
récit inédit de la mort de flourens par hector france et cipriani


Ils conviaient le monde à l’auguste bataille,
À l’enivrement des hauts faits,
Et lui montraient passant à travers la mitraille
Les grands arbres de la paix.

(Victor Hugo.)


Comme on avait voulu légaliser, par le suffrage, la nomination des membres de la Commune, on voulut attendre l’attaque de Versailles, sous prétexte de ne pas provoquer à la guerre civile sous les yeux de l’ennemi, comme si le seul ennemi des peuples n’était pas leurs tyrans !

Quand les généraux, attentifs cette fois, jugèrent qu’il ne manquait ni un bouton de guêtre, ni l’affilement d’un sabre, Versailles attaqua.

Toutes les meutes d’esclaves hurlant leurs douleurs sous le fouet, en rendaient responsable la Commune se liguant avec leurs maîtres.

L’habitude d’attendre des ordres est telle encore chez le troupeau humain que ceux qui, dès le 19 mars criaient à Versailles, Montmartre, Belleville, toute une armée ardente n’eurent pas l’idée, armés comme ils l’auraient pu, de s’assembler et de partir. Qui sait si en pareille occasion on ne le ferait point encore ?

Le 2 avril, vers six heures du matin, Paris fut éveillé par le canon.

On crut d’abord à quelque fête des Prussiens qui entouraient Paris, mais bientôt la vérité fut connue : Versailles attaquait.

Les premières victimes furent les élèves d’un pensionnat de Neuilly (sur la porte d’une église ou sans