Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/183

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doute elles allaient prier pour M. Thiers et l’Assemblée nationale). Le canon frappait à la volée. Le Dieu des massacreurs a la coutume de reconnaître les siens ; surtout quand il n’est plus temps.

Deux armées en marche sur Paris, l’une par Montretout et Vaucresson, l’autre par Rueil et Nanterre, se réunirent au rond point des Bergers, surprirent et égorgèrent les fédérés à Courbevoie. Après avoir d’abord reculé, les fédérés, qui restaient vivants, soutenus par les francs-tireurs garibaldiens se replièrent. Le soir même, Courbevoie était repris. On y trouva rangés sur le quai les cadavres des prisonniers.

Cette fois la sortie fut immédiatement décidée.

Les armées de la Commune se mirent en marche le 3 avril à 4 heures du matin.

Bergeret, Flourens et Ranvier commandant du côté du Mont-Valérien, que toujours on croyait neutre ; Eudes et Duval du côté de Clamart et de Meudon, on allait à Versailles.

Tout à coup le fort s’enveloppe de fumée, la mitraille pleut sur les fédérés.

Nous avons raconté que le commandant du Mont-Valérien ayant promis à Lullier, envoyé par le comité Central, la neutralité de ce fort, s’était empressé d’en prévenir M. Thiers qui, afin qu’un officier de l’armée française ne manquât pas à sa parole, l’avait tout simplement remplacé par un autre qui n’avait rien promis ; c’était cet autre qui le matin avait commencé le feu.

La petite armée, sous la conduite de Flourens avec Cipriani comme chef d’état-major se sépara au pont de Neuilly, Flourens prit par le quai de Puteaux, vers Montretout, Bergeret par l’avenue de Saint-Germain vers Nanterre, ils devaient se réunir à Rueil, avec à peu près quinze mille hommes, et malgré la catastrophe du Mont-Valérien la plupart des fédérés poursuivent leur marche vers le point de jonction.