Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/19

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tant les minutes qui « séparent encore la France de la lumière. »

« Les causes profondes, disait encore Rogeart, dans ce livre, sont dans l’opposition constante et irrémédiable entre les tendances des gouvernements, et celles de la société ; la violation permanente de tous les intérêts des gouvernés, la contradiction entre le dire et le faire des gouvernants.

» L’ostentation des principes de 89, et l’application de ceux de 52.

» La nécessité pour les gouvernants, de la guerre et surtout de la guerre de conquête, principe vital d’une monarchie militaire et l’impopularité de la guerre de conquête, d’annexion, de pillage et d’invasion, dans un siècle travailleur, industriel, instruit, et un peu plus raisonnable que ses aînés.

» La nécessité de la police politique et de la magistrature politique, dans un pays où le gouvernement est en lutte avec la nation, nécessité qui déshonore la magistrature et la police, console les malfaiteurs et décourage les honnêtes gens. »

(Rogeart, Echéance de 69, chez V. Parent, 10, Montagne de Sion, 1866.)

Rogeart ajoute dans le même ouvrage : « Il y a une immense expansion du sentiment populaire, en même temps qu’une recrudescence de la répression impériale ; or, si la compression augmente d’un côté pendant que l’expansion augmente de l’autre, il est clair, que la machine va sauter.

» Je vois comme vous cette agonie, et je ne veux pas attendre.

» L’opinion monte, c’est vrai, rapide, irrésistible, j’en conviens, mais pourquoi dire au flot : tu n’iras pas plus vite ?

» L’empire se meurt, l’empire est mort, c’est avec cela qu’on le fait durer ; il s’agit de l’achever, et non