de l’écouter râler ; il ne faut pas lui tâter le pouls, mais lui sonner la dernière charge. »
Antonin Dubost, depuis garde des sceaux, ministre de la justice de la 3e République, rapporteur de la loi scélérate, écrivait alors dans les Suspects, ouvrage relatant les crimes de l’empire :
« En écrivant leurs noms, il nous semblait voir leurs têtes tomber une à une sous la hache du bourreau. En nous livrant à cet acte de réparation, nous avons voulu venger la mémoire des morts.
» L’heure était venue, où sans motif, sans explication, sans jugement ils allaient être jetés dans les geôles du pouvoir et transportés à Cayenne ou en Afrique. » (Antonin Dubost, 1868.)
Les financiers auxquels Napoléon III avait livré le Mexique, espéraient d’une autre guerre de conquête de nouvelles proies à dévorer. La guerre donna le coup de grâce à l’empire. Il y eut des entraînements d’hommes, comme on fait pour les meutes, à l’époque des chasses ; mais les fanfares des cuivres, les promesses de curée n’éveillaient pas les masses ; l’Empire alors, entonna la Marseillaise. Elles se mirent debout, inconscientes, elles chantaient croyant qu’avec la Marseillaise elles auraient la liberté.
Des mouchards et des imbéciles hurlaient : À Berlin, à Berlin !
À Berlin ! répétaient les naïfs, s’imaginant qu’ils iraient là en chantant le Rhin Allemand ; mais cette fois, il ne tint pas dans notre verre et ce fut notre sang où se marquèrent les pieds des chevaux.
Les financiers rentraient en scène ; l’un d’eux, Jecker était le plus connu. Rochefort parle ainsi de lui, dans les Aventures de ma vie.
« On sait, ou on ne sait peut-être plus, que ce financier, véreux comme du reste tous les financiers, avait