Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/227

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bandits de Paris tiraient force coups de canon, pour faire croire qu’on les attaquait.

« Ainsi, disait le Mot d’Ordre, les nombreux blessés qui encombrent les ambulances de Versailles, faisaient semblant d’être blessés, ceux des Versaillais qu’on enterrait après le combat, faisaient semblant d’être tués, ainsi le voulait la logique du sanglant Tom Pouce qui couvrait Paris de feu et de mitraille et annonçait dans ses circulaires ou faisait dire par ses journaux que Paris n’était pas bombardé. »

(Rochefort, le Mot d’Ordre.)

Le capitaine Bourgouin fut tué en attaquant la barricade du pont de Neuilly ; c’était une perte pour la Commune.

Dombwroski avait à peine deux ou trois mille hommes, quelquefois moins, pour soutenir l’assaut continuel de plus de dix mille de l’armée régulière.

Le général Wolf, qui menait la guerre à la façon des Weyler d’aujourd’hui, ayant fait cerner une maison dans laquelle se trouvaient deux cents fédérés, ils furent surpris et égorgés.

On entendait incessamment sur le parc de Neuilly grêler les balles à travers les branches avec ce bruit des orages d’été que nous connaissons si bien. L’illusion était telle qu’on croyait sentir l’humidité tout en sachant que c’était la mitraille.

Il y eut à la barricade Peyronnet, près de la maison où était Dombwroski avec son état-major, des déluges d’artillerie versaillaise, pendant certaines nuits, on eût dit que la terre tremblait et qu’un océan se versait du ciel.

Une nuit que les camarades avaient voulu que j’allasse me reposer, je vis près de la barricade, une église protestante abandonnée dont l’orgue n’avait que deux ou trois notes cassées ; j’étais en train de m’y amuser de tout mon cœur quand apparut tout à coup un capi-