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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/245

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Comme il y a l’ivresse du sang, il y a l’ivresse mystique de l’ombre, et dans toutes les ivresses se font de monstrueuses choses.

Le jour où Montjuick démoli sera fouillé jusqu’en ses entrailles, combien de têtes de morts auront comme celles de l’église Saint-Laurent, leurs orbites vides tournées du côté d’où elles espéraient revoir le jour ! Elle sera venue alors la vraie lumière, la science triomphante, l’éternel orient.

Combien de victimes jusque-là encore ? En lisant l’incroyable affaire du tueur de bergers, on se rend compte de la rage de tuerie, qui tient parfois un être, parfois une collection d’êtres ; ainsi enragée de sang, fut l’armée de Versailles.

Ce sont des épidémies morales pires que la peste, mais qui disparaîtront avec l’assainissement des esprits dans la consciente liberté.


XIII

affaire de l’échange de blanqui contre l’archevêque et d’autres otages


Certain nombre de notes biographiques ayant paru sur Blanqui, je me bornerai à quelques lignes.

Blanqui fut tout d’abord condamné à une détention perpétuelle pour tentative insurrectionnelle le 12 mai 1839 ; il subissait sa condamnation au Mont-Saint-Michel, avec quelques-uns de ses compagnons de lutte, quand la République du 24 février 1848 le délivra :

Bientôt lâchement accusé par ceux qui craignaient sa clairvoyance, il se contenta de répondre.

« Qui a bu aussi profondément que moi à la coupe d’angoisse, pendant un an l’agonie d’une femme aimée