Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/260

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Blanchet et Émile Clément, membres de la Commune, qui n’avaient jamais donné prise au soupçon, furent découverts comme ayant eu un passé réactionnaire ; peut-être on fut sévère, car tout converti a été hostile à l’idée, qu’il découvre vraie ; cette conversion était leur droit, mais aussi en ces derniers jours, où tout était piège, il n’en pouvait être autrement, toute négligence en pareil cas n’est-elle point trahison.

Le manifeste de la mairie du 18e contenait l’exacte vérité sur la situation. Oui, il fallait vaincre et vaincre vite. De la rapidité de l’action dépendait la victoire, voici quelques fragments de ce manifeste adressé aux révolutionnaires de Montmartre.

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« De grandes et belles choses se sont accomplies depuis le 18 mars ; mais notre œuvre n’est pas achevée, de plus grandes encore doivent s’accomplir et s’accompliront parce que nous poursuivrons notre tâche sans trêve, sans crainte dans le présent ni dans l’avenir.

» Mais pour cela il nous faut conserver tout le courage, toute l’énergie que nous avons eus jusqu’à ce jour, et qui plus est, il faut nous préparer à de nouvelles abnégations, à tous les périls, à tous les sacrifices : plus nous serons prêts à donner, moins il nous en coûtera.

» Le salut est à ce prix, et votre attitude prouve suffisamment que vous l’avez compris.

» Une guerre sans exemple dans l’histoire des peuples nous est faite ; elle nous honore et flétrit nos ennemis.

» Vous le savez, tout ce qui est vérité, justice ou liberté n’a jamais pris sa place sous le soleil sans que le peuple ait rencontré devant lui et armés jusqu’aux dents les intrigants, les ambitieux et les usurpateur qui ont intérêt à étouffer nos légitimes aspirations.

» Aujourd’hui, citoyens, vous êtes en présence de deux programmes.