Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/261

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» Le premier, celui des royalistes de Versailles confits par la chouannerie légitimiste et dominés par des généraux de coup d’État et des agents bonapartistes trois partis qui se déchireraient eux-mêmes après la victoire et se disputeraient les Tuileries.

» Ce programme c’est l’esclavage à perpétuité, c’est l’avilissement de tout ce qui est peuple ; c’est l’étouffement de l’intelligence et de la justice ; c’est le travail mercenaire ; c’est le collier de misère rivé à vos cous ; c’est la menace à chaque ligne ; on y demande votre sang, celui de vos femmes et de vos enfants, on y demande nos têtes comme si nos têtes pouvaient boucher les trous qu’ils font dans vos poitrines, comme si nos têtes tombées pouvaient ressusciter ceux qu’ils vous ont tués.

» Ce programme, c’est le peuple à l’état de bête de somme, ne travaillant que pour un amas d’exploiteurs et de parasites, que pour engraisser des têtes couronnées, des ministres, des sénateurs, des maréchaux, des archevêques et des Jésuites.

» C’est Jacques Bonhomme à qui l’on vend depuis ses outils jusqu’aux planches de sa cahute, depuis la jupe de sa ménagère jusqu’aux langes de ses enfants pour payer les lourds impôts qui nourrissent le roi la noblesse, le prêtre et le gendarme.

» L’autre programme, citoyens, c’est celui pour lequel vous avez fait trois révolutions, c’est celui pour lequel vous combattez aujourd’hui, c’est celui de la Commune, le vôtre, enfin.

» Ce programme, c’est la revendication des droits de l’homme, c’est le peuple maître de ses destinées ; c’est la justice et le droit de vivre en travaillant ; c’est le sceptre des tyrans brisé sous le marteau de l’ouvrier, c’est l’outil légal du capital, c’est l’intelligence punissant la ruse et la sottise, c’est l’égalité d’après la naissance et la mort.