Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

rés, madame Danguet, Mariani et moi. Nous devions tâcher d’arriver et dire qu’il fallait se hâter pour la défense.

Je ne sais quelle heure il était, la nuit était calme et belle. Qu’importait l’heure ? il fallait maintenant que la révolution ne fût pas vaincue, même dans la mort.

À la Commune les défiances avaient triomphé, et quand arriva la dépêche de Dombwroski apportée par Billioray, Cluseret accusé de négligence comparaissait comme si on avait eu le temps de discuter.

La séance est terminée, Cluseret acquitté, il n’y a plus d’autre préoccupation que la défense de Paris.

La lettre de Dombwroski était explicite.

Dombwroski à guerre et Comité de salut public.

« Les Versaillais sont entrés par la porte de Saint-Cloud.

» Je prends des dispositions pour les repousser. Si vous pouvez m’envoyer des renforts, je réponds de tout.

 » Dombwroski. »

Le Comité de salut public se réunit à l’Hôtel-de-Ville ; on prend à la hâte les premières dispositions, chacun emploie son courage.

L’égorgement commençait en silence. Assi allant du côté de la Muette vit dans la rue Beethoven des hommes qui, couchés à terre, semblaient dormir. La nuit étant claire, il reconnaît des fédérés et s’approche pour les éveiller, son cheval glisse dans une mare de sang. Les dormeurs étaient des morts, tout un poste égorgé.

L’Officiel de Versailles n’avait-il pas donné la marche pour la tuerie, on s’en souvient.

« Pas de prisonniers ! Si dans le tas il se trouve un honnête homme réellement entraîné de force, vous le verrez bien dans ce monde-là. Un honnête homme se distingue par son auréole ; accordez aux braves soldats