Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/277

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Son frère, ses officiers, une partie de ses soldats étaient autour de lui.

Les Batignolles, Montmartre, étaient pris, tout se changeait en abattoir, l’Élysée Montmartre regorgeait de cadavres. Alors, s’allumèrent comme des torches les Tuileries, le Conseil d’État, la Légion d’honneur, la Cour des Comptes.

Qui sait, si n’ayant plus leur repaire il serait aussi facile aux rois de revenir.

Hélas ! ce sont les mille et mille rois de la finance qui sont revenus avec la bourgeoisie.

Ce qu’on voyait alors, c’était surtout le souverain ; l’empire nous avait habitués ainsi.

Le despotisme commençait à avoir de multiples têtes ; il continua ainsi.

M. Thiers, sitôt qu’il connut la prise de Montmartre le télégraphia à sa manière en province.

Les flammes dardant leurs langues fourchues, lui apprirent que la Commune n’était pas morte.

C’est l’heure où les dévouements ont pris leur place, l’heure aussi des représailles fatales, quand l’ennemi comme le faisait Versailles, tranche les vies humaines comme une faux dans l’herbe.

Tandis qu’au Père-Lachaise on saluait pour la dernière fois Dombwroski, Vaysset, qui pour mieux conspirer avait sept domiciles à Paris, fut conduit devant toute une foule, sur le Pont-Neuf et fusillé par ordre de Ferré, pour avoir tenté de corrompre Dombwroski, il dit ces paroles étranges : — Vous répondrez de ma mort au comte de Fabrice. P… commissaire spécial de la Commune, dit alors à la foule : « Ce misérable, au nom de Versailles, a voulu acheter nos chefs militaires. Ainsi meurent les traîtres. »

Tout quartier pris par Versailles était changé en abattoir. La rage du sang était si grande, que les Versaillais tuèrent de leurs propres agents allant à leur rencontre.