Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/329

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Avec un linceul pour manteau,
Versailles, vieille courtisane,
Sous sa robe que le temps fane,
Tient la République au berceau,
Couverte de lèpre et de crime.
Elle souille ce nom sublime,
En l’abritant sous son drapeau.
Il leur faut de hautes bastilles,
Pleines de soldats et de filles,
Pour se croire puissants et forts,
Tandis que sous leur poids immonde ;
La ville où bat le cœur du monde,
Paris, dort du sommeil des morts,
Malgré vous le peuple héroïque,
Fera grande la République ;
On n’arrête pas le progrès,
C’est l’heure où tombent les couronnes,
Comme à la fin des froids automnes,
Tombent les feuilles des forêts.

L. Michel.
Prison de Versailles, octobre 71.
à nos vainqueurs

On en est à ce point de honte,
De dégoût profond et vainqueur,
Que l’horreur ainsi qu’un flot monte,
Et l’on sent déborder son cœur.
Vous êtes aujourd’hui nos maîtres,
Notre vie est entre vos mains,
Mais les jours ont des lendemains,
Et parmi vous sont bien des traîtres.
Passons, passons les mers, passons les noirs vallons.
xxxxxxxxxx Passons, passons,
Passons, que les blés mûrs tombent dans les sillons,
xxxxxxxxxx Etc.

Peu à peu nous apprenions par les prisonnières qui arrivaient les détails des cruautés encore inconnues, par exemple, l’exécution de Tony Moillin qui n’avait