Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/340

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est resté à Paris, le jour où vous apprenez qu’une bombe venue du Mont-Valérien a pénétré dans sa chambre et l’a coupé en deux dans son lit. Vous devez demander à grands cris la continuation de la guerre civile sous peine d’être considéré par l’honnête Dufaure comme un ennemi de la propriété et même de la famille.

» Nous l’avons remarqué souvent, il n’y a que les modérés pour être impitoyables. Si encore ils n’étaient que féroces, mais ils sont stupides, c’est du reste ce qui nous sauve. Pas un des soi-disant ministres qui ont assisté à l’élaboration du manifeste qui fait aujourd’hui la joie de tous les amis de la franche gaieté n’a songé que la province à qui il est adressé allait s’écrier comme un seul département :

» Comment ! Voilà un mois qu’ils éventrent Paris, qu’ils trouent les monuments publics et les propriétés privées, et si par hasard quelqu’un avait l’idée de leur faire observer qu’en voilà peut-être assez, ils déclarent d’avance que ce criminel sera puni selon la rigueur des lois. Ce ministère-là a donc été recruté dans les cages du jardin des plantes ?

 » Henri Rochefort. »

Les deux fragments suivants surtout, allumèrent les colères de Versailles.

« Blanqui condamné à mort par contumace est découvert et arrêté, soit. Il ne reste plus au gouvernement qui l’arrête qu’à le conduire devant ses juges pour l’y faire juger contradictoirement. Mais les amants de la légalité casernés à Versailles ont trouvé plus commode, après avoir refusé à leur prisonnier même le conseil de guerre auquel il a droit, de le calfeutrer dans un cachot quelconque et de l’y laisser tellement au secret que personne ne sait dans quelle prison on le détient, et s’il y est mort ou tout simplement moribond.