Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/341

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» Voilà qui passe toutes les bornes de la folie furieuse, la loi qui autorise cette chose monstrueuse et inutile, qu’on appelle le secret n’a jamais, à aucune époque et sous aucun pouvoir quelque féroce qu’il fût, permis la suppression, c’est-à-dire la disparition de l’accusé, Celui-ci doit toujours être représenté, dit le code, à la première réquisition de la famille, afin qu’il soit consolé au besoin qu’il n’a pas été assassiné dans sa prison par ceux qui auraient intérêt à sa mort.

» Or, à la lettre si touchante de la sœur de Blanqui demandant sinon à voir son frère, du moins à savoir dans quel tombeau et sous quelle pierre sépulcrale les geôliers versaillais avaient bien pu l’ensevelir vivant, le jurisconsulte Thiers, flanqué du jurisconsulte Dufaure, a répondu qu’il refusait toute communication avec son détenu et tout renseignement sur sa situation avant que l’ordre fût rétabli.

» Eh bien ! Et l’article du code qui est formel et la loi que vous invoquez à tout bout de champ et que vous reprochez tant de méconnaître au gouvernement de l’Hôtel-de-Ville ? il n’y a pas deux façons d’apprécier la conduite de M. Thiers à l’égard de Blanqui : le cas a été prévu par les législateurs, elle constitue le fait qualifié crime, et la réponse du chef du pouvoir exécutif à la demande de la famille le rend tout bonnement passible des galères.

 » H. Rochefort. »

L’autre fragment frappait plus encore peut-être en plein cœur bourgeois, il s’agissait de ce trou à rats de la place Saint-Georges que le premier soin du vieux gnome fut de faire, aux frais de l’État, rebâtir comme un palais.

Le Mot d’Ordre du 4 avril publiait cette juste appréciation.

« M. Thiers possède rue Saint-Georges un merveil-