Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/350

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triction. Vous me reprochez d’avoir participé à l’exécution des généraux : à cela je répondrai : ils ont voulu faire tirer sur le peuple je n’aurais pas hésité à faire tirer sur ceux qui donnaient des ordres semblables.

» Quant à l’incendie de Paris, oui, j’y ai participé, je voulais opposer une barrière de flammes aux envahisseurs de Versailles ; je n’ai point de complices, j’ai agi d’après mon propre mouvement.

» Le rapporteur Dailly requiert la peine de mort.

» Elle. — Ce que je réclame de vous qui vous affirmez conseil de guerre, qui vous donnez comme mes juges, mais qui ne vous cachez pas comme la commission des grâces, c’est le champ de Satory où sont déjà tombés nos frères ; il faut me retrancher de la société, on vous a dit de le faire. Eh bien ! le commissaire de la république a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part. Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance et je demanderai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces.

» Le président. — Je ne puis vous laisser la parole.

» Louise michel. — J’ai fini ! Si vous n’êtes pas des lâches, tuez moi.

» Ils n’eurent pas le courage de la tuer tout d’un coup. Elle fut condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée.

» Louise Michel ne fut pas unique dans ce genre.

» Bien d’autres parmi lesquelles il faut dire madame Lemel, Augustine Chiffon, montrèrent aux Versaillais, quelles terribles femmes sont les Parisiennes, même enchaînées. »

(Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, pages 434 et 435.)

Augustine Chiffon en arrivant à la centrale d’Aube-