Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/349

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sur ses épaules. Tout en tenant ses regards braqués sur le greffier, on la voit sourire comme si les faits articulés contre elle éveillaient un sentiment de protestation ou étaient contraires à la vérité.

Voici d’après le rapport ce que publiait le Cri du peuple à la date du 4 avril.

« Le bruit qui a couru que la citoyenne Louise Michel qui a combattu si vaillamment a été tuée au fort est controuvé.

» Heureusement, pour elle, ainsi que nous nous empressons de le reconnaître, l’héroïne de Jules Vallès est sortie de cette brillante affaire avec une simple entorse.

» Louise Michel, en effet, avait attrapé une entorse en sautant un fossé et n’avait nullement été atteinte par un projectile.

» Le rapport mentionne le premier couplet d’une chanson intitulée : les Vengeurs, qu’elle avait composée.


La coupe déborde de fange,
Pour la laver il faut du sang.
Foule vile, dors, bois et mange,
Le peuple est là, sinistre et grand,
Là-bas les rois guettent dans l’ombre.
Pour venir quand il sera mort.
Déjà depuis longtemps il dort,
Couché dans le sépulcre sombre.


Le Voleur (d’après le Droit, 29 décembre 1871), pages 1083 et 1086.

Ici j’abandonne le compte-rendu du Voleur d’après le Droit pour prendre le résumé de Lissagaray :

« Je ne veux pas me défendre, je ne veux pas être défendue, s’écrie Louise Michel ; j’appartiens tout entière à la révolution sociale et je déclare accepter la responsabilité de tous mes actes ; je l’accepte sans res-