Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

che ainsi que la manière dont nous y serons traitées.

» La déportée Louise Michel déclare que dans le cas où les motifs seraient une insulte, elle devra protester jusqu’au bout, quoi qu’il lui en arrive.

Louise Michel, no 1.

» Le lendemain de nos protestations, on nous prévint à déménager dans la journée ; chose que nous nous empressâmes de ne pas faire, ayant bien résolu de ne pas quitter Numbo avant qu’on eût fait droit à nos justes protestations et déclaré que nous étions prêtes jusque là à aller en prison si on voulait, mais nullement à nous déranger pour déménager.

» Affirmant, du reste, qu’une fois l’affiche insolente réparée et nos logements disposés à la baie de l’ouest de façon à ne pas nous gêner les unes les autres, nous n’avions nulle raison pour préférer une place à l’autre.

» Allées et venues, menaces du gardien-chef qui fort embêté revint à cheval vers le soir pour nous paraître plus imposant, pétarades du cheval qui s’ennuyant de la longue pause de son maître devant nos cases, le remporte plus vite qu’il ne veut au camp militaire.

» Arrivée, trois ou quatre jours après, du directeur de la déportation accompagné du commandant territorial qui promettent par une seconde affiche de faire droit à nos réclamations et de séparer en petites cases où nous pourrions habiter par deux ou trois comme nous voudrions le baraquement de la baie de l’ouest, de façon à laisser se grouper celles dont les occupations étaient semblables.

» Une partie des engagements fut d’abord remplie, mais tant qu’ils ne le furent pas complètement il fut impossible de nous faire quitter Numbo, et comme il n’y avait pas de places pour nous à la prison on se décida à aller jusqu’au bout.