à sa fin, peut-être Arias, égarés au cours d’un voyage, ou surpris par une révolution géologique et dont Andia était le dernier.
Andia le takata, qui chantait près d’Ataï, fut tué dans le combat ; son corps était tordu comme les troncs des niaoulis, mais son cœur était fier.
Circonstance étrange ! Une cornemuse avait été faite par Andia, d’après les traditions de ses ancêtres. Mais sauvage comme ceux avec qui il vivait, il l’avait faite de la peau d’un traître. Andia, ce barde à la tête énorme, à la taille de nain, aux yeux bleus pleins de lueurs, mourut pour la liberté de la main d’un traître.
Ataï lui-même fut frappé par un traître.
Suivant la loi canaque, un chef ne peut être frappé que par un chef ou par procuration.
Nondo, chef vendu à l’administration, donna sa procuration à Segon en lui remettant l’arme qui devait tuer Ataï.
Entre les cases nègres et Amboa, Ataï avec quelques-uns des siens regagnait son campement quand se détachant de la colonne des blancs, Segon indiqua le grand chef reconnaissable à la blancheur de neige de ses cheveux.
Sa fronde roulée autour de sa tête, tenant de la main droite un sabre conquis sur les gendarmes, de la gauche un tomahowk, ses trois fils autour de lui et avec eux le barde Andia, qui se servait de la sagaie comme d’une lance, Ataï fit face à la colonne des blancs.
Il aperçut Segon. — Ah ! dit-il, te voilà.
Le traître chancela sous le regard du vieux chef, mais voulant en finir, il lui lance une sagaie qui lui traverse le bras droit. Ataï alors lève le tomahowk qu’il tenait du bras gauche. Ses fils tombent l’un mort, les autres blessés. Andia s’élance, criant : Tango ! tango ! Maudit, maudit ! et tombe frappé à mort.
Alors à coups de hache comme on abat un chêne,