Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/49

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» M. Henri Rochefort. — Je désire adresser une question à M. le ministre de la Justice.

» M. le président Schneider. — Lui en avez-vous donné avis ?

» M. Rochefort. — Non, monsieur le président.

» M. le président Schneider. — Vous avez la parole ; monsieur le ministre appréciera s’il veut répondre immédiatement.

» M. Émile Ollivier, ministre de la Justice. — Oui, immédiatement.

» M. Henri Rochefort. — Un assassinat a été commis hier sur un jeune homme couvert par un mandat sacré, celui de témoin, c’est-à-dire de parlementaire, L’assassin est un membre de la famille impériale.

» Je demande à M. le ministre de la Justice s’il a l’intention d’opposer au jugement, à la condamnation probable, des fins de non-recevoir comme celles qu’on oppose aux citoyens qui ont été frustrés ou même bâtonnés par de hauts dignitaires de l’Empire. La situation est grave, l’agitation est énorme. (Interruptions). L’assassiné est un enfant du peuple… (Bruit).

» M. le président Schneider. — Hier, il a bien été convenu que les questions introduites devaient être posées sommairement, sans développements. Votre question a été posée, elle est claire et nette ; c’est au ministre maintenant à dire s’il veut y répondre dès aujourd’hui. (C’est cela !)

» M. Henri Rochefort. — Je dis que l’assassiné est un enfant du peuple. Le peuple demande à juger lui-même l’assassin… Il demande que le jury ordinaire… (Interruption et bruit).

» M. le président Schneider. — Nous sommes tous ici les enfants du peuple ; tout le monde est égal devant la loi. Il ne vous appartient pas d’établir des distinctions. (Très bien !)