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Ne pouvant plus servir la préfecture puisqu’il était brûlé, il la trouva ingrate.

Guérin ne sachant comment gagner sa vie, ni que devenir, vint à Londres, au moment où des proscrits de la Commune y avaient cherché asile.

Il se faisait passer pour réfugié politique, chez ceux qui ne le connaissaient pas, ayant eu soin de changer de nom et cherchait du travail.

Dans ces conditions, Guérin se présenta chez l’un des proscrits, Varlet qui ne l’avait jamais vu, lui demandant de l’aider à trouver un emploi.

Emu de la détresse de cet homme que personne ne connaissait, Varlet l’adresse à un ami, également proscrit.

À peine Guérin fut-il entré dans la maison qu’il s’enfuit épouvanté : il venait de reconnaître la voix de Mallet, lequel avait contre lui des preuves indéniables.

Guérin est maintenant un vieillard sordide, aux allures inquiètes.

Tournant fréquemment la tête comme pour voir quelque chose derrière lui, ce qu’il voit, ainsi, c’est sa trahison.


VI

la guerre. — dépêches officielles

Napoléon III ayant eu le 2 décembre son 18 Brumaire, voulait son Austerlitz ; c’est pourquoi dès le commencement toutes les défaites s’appelaient des victoires.

Alors ceux qui, sous l’assommade avaient crié : la Paix, la paix ! ceux qui avaient écrit : on n’ira pas à Berlin en promenade militaire, se levèrent, ne voulant pas de l’invasion.