La garde mobile dont jusqu’alors on n’avait fait usage qu’aux jours d’émeute pour mitrailler et qui, en temps de paix, ne figurait que sur les registres du ministère de la guerre fut équipée.
Paris apprenait on ne sait comment qu’un certain général n’avait pu trouver ses troupes. Mais personne ne pouvait croire cette plaisanterie ; il fallut, bien longtemps plus tard, reconnaître, que la chose était vraie, en lisant dans l’enquête sur la guerre de 70.
» Suis arrivé à Belfort, « pas trouvé ma brigade », pas trouvé général de division, que dois-je faire ? Sais pas où sont mes régiments. »
Toujours d’après les dépêches officielles, les envois, demandés d’urgence par le général Blondeau, le 20 juillet n’étaient pas arrivés à Thionville le 24, état de choses attesté par le général commandant le 4e corps au major général à Paris.
» le 4e corps n’a encore ni cantines ni ambulances, ni voitures d’équipages pour les corps et les états-majors ; tout est complètement dégarni. »
L’incroyable oubli continue.
» Le troisième corps quitte demain, je n’ai ni infirmiers, ni ouvriers d’administration, ni caissons d’ambulances, ni foins de campagne, ni trains, ni instruments de pesage et à la 4e division de cavalerie, je n’ai pas même un fonctionnaire. »
La série se continue, en juillet et août, sans interruption ; y eut-il fatalité, affolement, ignorance ? Les dépêches avouent l’incurie.