afin de le brandir devant la crédulité populaire, semblait retarder encore la marche de l’armée française.
Les combats de Gravelotte, Rézonville, Vionville, Mars-la-Tour, furent les derniers avant la jonction des deux armées prussiennes qui entourèrent d’un demi-cercle l’armée française.
Bientôt le cercle allait se fermer. Le gouvernement continuait à annoncer des victoires.
Ces bruits de victoires rendirent plus facile la condamnation à mort d’Eudes et de Brideau.
Certains radicaux, eux-mêmes, appelèrent bandits les héros de la Villette. Gambetta avait tout d’abord proposé contre eux l’exécution immédiate et sans jugement !
Le complot de la Villette fut pendant quelque temps, à l’ordre du jour de la terreur bourgeoise.
Les révolutionnaires, cependant, n’étaient pas les seuls à juger la situation et les hommes à leur juste valeur.
Il y avait dans l’armée même quelques officiers républicains. L’un d’eux, Nathaniel Rossel, écrivait à son père (en ce même 14 août où l’on tenta de proclamer la République, à Paris) la lettre suivante, conservée dans ses papiers posthumes :
« J’ai eu, depuis le début de la guerre, des aventures étranges et assez nombreuses ; mais un trait particulier qui t’étonnera, c’est que je n’ai jamais été envoyé au feu ; j’y suis allé quelquefois, mais pour mon seul agrément, et j’ai couru peu de dangers.
» À Metz, je n’ai pas tardé à reconnaître l’incapacité de nos chefs, généraux et états-majors ; incapacité sans remède confessée par toute l’armée, et comme j’ai l’habitude de pousser les déductions jusqu’au bout, je rêvais, avant même le 14, aux moyens d’expulser toute cette clique.
» J’en avais imaginé pour cela qui ne seraient pas