Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

laquelle reposaient les fondations, un courant qui descend de Montmartre s’en échappa : on aurait de l’eau.

Mieux eût valu que tout manquât, le provisoire à ses premiers jours, n’eût pas entravé l’élan héroïque de Paris ; on aurait pu vaincre encore l’invasion.

Quelques maires marchaient d’accord avec la population de Paris ; Malon aux Batignolles, Clemenceau à Montmartre furent ouvertement révolutionnaires.

La mairie de Montmartre avec Jaclard, Dereure, Lafont pour adjoints de Clemenceau, fit par instants trembler la réaction.

Elle se rassura bientôt ; les plus fiers courages devenaient inutiles dans les vieux engrenages de l’Empire où sous des noms nouveaux on continuait à moudre les déshérités.

Les Prussiens gagnaient du terrain ; le 18 septembre ils étaient sous les forts, le 19 ils s’établissaient au plateau de Châtillon. Mais plutôt que de se rendre, Paris s’allumerait comme jadis Moscou.

Des bruits de trahison du gouvernement commençaient à circuler, il n’était qu’incapable. Le pouvoir faisait son œuvre éternelle, il la fera tant que la force soutiendra le privilège.

Le moment était venu où si les gouvernants eussent tourné contre les révolutionnaires les gueules des canons, ils n’en eussent été nullement étonnés.

Mais plus la situation empirait, plus grandissait l’ardeur de la lutte.

L’élan était si général, que tous sentaient le besoin d’en finir.

Le Siècle lui-même, publia le 5 septembre un article intitulé Appel aux audacieux, et commençant ainsi :

« À nous les audacieux. Dans les circonstances difficiles, il faut l’intelligence prompte et les hardiesses inconnues.

» À nous les jeunes. Les téméraires, les audacieux