Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/125

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L’usage de ces riches tranches ornées continua au dix-septième siècle ; mais on eut la malencontreuse idée de leur donner des colorations variées, et les jolis dessins de guipures Louis XIII que l’on copia prirent un aspect lourd et désagréable. Il était si facile de rendre par des oppositions de mat et de brillant les pleins et les clairs qui donnent à ces broderies leur grand effet décoratif ! Ce fut une des rares erreurs de goût dont se rendit coupable maître le Gascon lui-même.

Les signets furent aussi l’objet d’un luxe tout particulier ; on ne reculait devant aucune dépense pour orner un livre ; on les fit des soies les plus riches, et leurs extrémités furent ornées de véritables bijoux, de ciselures, où les métaux les plus précieux, les pierres les plus rares rivalisent d’éclat pour enrichir ces rubans que nous regardons comme des accessoires.

Palme et branchage sur un livre de Philippe de Mornay.
Palme et branchage sur un livre de Philippe de Mornay.
Palme et branchage sur un livre de Philippe de Mornay.

Revenons à l’ornementation.

Sous le règne de Henri IV, on se servit toujours de la disposition des « Fanfares » lorsque l’on eut à orner richement un livre. Pour les reliures de moyenne importance, on supprima les entrelacs, dont l’exécution était longue et difficile ; on grava d’un seul coup des branchages, dont les feuilles furent bientôt réduites à des proportions ridicules.