Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/126

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On trouvait trop long de les pousser une à une comme dans les grandes dorures ; ce fut la marque de la décadence d’un style qui avait donné tant d’œuvres ravissantes.


Les petits branchages.
Les petits branchages.
Les petits branchages.


Nous connaissons cependant, de cette époque, quelques reliures d’une composition ingénieuse. Elles présentent une sorte de dessin à répétition, composé de couronnes de branchages accolées les unes aux autres : au centre des couronnes se trouvent placés une fleur de lis, un chiffre ou un emblème particulier ; puis au milieu, dans une couronne plus grande, on poussait des armes ou de grands monogrammes.

Nous donnons la reproduction d’une des plus jolies reliures ainsi ornées ; elle est de vélin blanc, aux armes France et Navarre, et au chiffre de Henri IV. (Pl. VIII.)

Antoinette de Vendôme, tante de ce monarque, possédait dans sa belle collection quelques volumes ainsi reliés ; le chiffre A. V. entrelacé est au milieu ; dans les ovales, les deux λλ de Lorraine alternent avec des fleurettes : il serait facile de multiplier les exemples dans les bibliothèques du temps[1]. Ce genre de décoration est très-employé sous Henri IV ; mais les premières reliures de cette disposition avaient été faites, avant qu’il fût roi de France, pour

  1. Les reliures de de Thou « aux losanges de feuillage » sont décorées d’après le même principe ; les monogrammes alternent dans les compartiments avec les abeilles.