Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/31

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dix-septième siècle ; ce n’était pas une nouveauté cependant, et nous aurons l’occasion de parler, dans le cours de cette Étude, de volumes du seizième siècle qui sont enrichis de mosaïque de cuir rapporté.

Ce fut par le procédé d’incrustation, déjà connu depuis longtemps, mais rarement employé, que maître le Gascon enrichit ses reliures de compartiments de diverses nuances ; aussi elles ont beaucoup souffert du temps. Tandis que certaines de ses dorures sans mosaïque sont encore d’une fraîcheur extraordinaire, les beaux entrelacs qui forment et entourent les compartiments de couleur sont presque toujours crevassés et noirs ; des morceaux entiers sont perdus. Les tentatives de restauration ont été dans un grand nombre de cas maladroites, et une partie de l’œuvre de cet artiste est ainsi à peu près détruite. On ne saurait trop déplorer qu’il n’ait pas connu le procédé d’application, qui nous aurait conservé intactes toutes ses œuvres ravissantes.

Le procédé d’application date de la fin du dix-septième siècle ; on commençait à employer le cuir aminci pour les pièces du titre, qui tranchaient ainsi sur le maroquin de la couverture.

Les mosaïques du dix-huitième siècle furent faites par cette nouvelle méthode chez les Padeloup, les Derome, les Dubuisson, etc. ; l’incrustation des cuirs ne se retrouve plus guère que dans les productions baroques des Monnier et sur les couvertures à découpages, où l’on mélangea aux maroquins l’écaille, le talc, les papiers métalliques : essais bien vite abandonnés, et qui ne donnèrent que des œuvres du plus m