Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/30

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les livres, ils s’intéressaient à toutes les branches de l’art à leur époque, et lui empruntaient l’ornementation de leurs reliures.

Il faut donc faire des choses anciennes et du temps sur des livres anciens, du nouveau sur les livres modernes.

Avant d’aborder la partie historique de la Reliure, il est indispensable de parler de la mosaïque, procédé à l’aide duquel on a obtenu des effets merveilleux.

La mosaïque doit être une application de cuir, et non une incrustation comme la marqueterie. Il se produisit, sur les couvertures où l’on a cru pouvoir employer la méthode de l’incrustation, un effet auquel on aurait dû s’attendre. Le cuir, avec le temps, se dessèche et se retire. Il resta donc entre le fond découpé et la partie incrustée un vide ; le filet d’or qui cachait le raccord fut brisé promptement et détruit : le résultat final déplorable.

Le procédé d’application n’est pas non plus sans inconvénient. Les ornements terminés en pointe se décollent quelquefois, mais le remède est facile et le dessin est intact ; tandis que dans l’autre méthode le dessin se détruit, les morceaux éclatent et se perdent, puis les vers trouvent des galeries toutes prêtes pour leurs promenades dévastatrices.

Quelques doreurs modernes ont tenté de placer le filet à cheval sur les deux cuirs, au lieu de contourner la mosaïque. L’intention est excellente, mais cela ne permet pas une exécution savante où l’on sente la forme venir sous l’outil ; puis la mosaïque est employée forcément trop mince, le maroquin en est sans grain et ressemble autant à du papier qu’à du cuir.

L’usage de la mosaïque de cuir ne devint général qu’au