Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Avant la fin du quinzième siècle, les presses des imprimeurs célèbres avaient déjà répandu tous les chefs-d’œuvre de la littérature latine, plusieurs de ceux de la littérature grecque, et les œuvres de Pétrarque, de Boccace et de Dante avaient été plusieurs fois imprimées.

On estime à treize mille environ les éditions du quinzième siècle : il y avait de la besogne pour les relieurs.

Mais à ces premiers moments, qui savait relier, en dehors des monastères où travaillaient ces artistes infatigables qui nous ont laissé tant de merveilleux manuscrits, dans lesquels la science du calligraphe et du peintre enlumineur est poussée à un si haut degré de perfection ?

Les premiers livres imprimés furent des livres religieux ; les connaissances que les moines avaient acquises en faisant leurs Heures et leurs Missels, la nature même des ouvrages allaient faire d’eux les premiers Relieurs. Aussi les plus anciens monuments de l’imprimerie diffèrent-ils peu, quant à la reliure, des manuscrits.

Les cahiers sont cousus sur des nerfs formés de lanières de cuir de porc, dont les extrémités retiennent les ais de bois biseautés qui protègent le livre. Ces nerfs varient à l’infini, quant au nombre et à la disposition ; beaucoup sont formés de deux lanières ou cordes accolées de diverses matières. Quelquefois, sur le même dos, ceux du milieu sont doubles et ceux des extrémités