Les ornements dont ceux-ci furent ensuite décorés, soit en bandes, soit en fonds, sont empruntés au style gothique, et plus tard aux gravures sur bois du texte. En Allemagne, on excella dans ce genre de reliure dite « Reliure monastique », et l’on conserva plus longtemps que partout ailleurs ce genre de décoration sans or, appelé aussi quelquefois gaufrure.
Ce fut au moment même où l’on abandonna en France ce mode de reliure qu’il atteignit, de l’autre côté du Rhin, à son apogée. On ne saurait reprocher aux Relieurs allemands de s’être attardés en arrière, car les dessinateurs auxquels ils faisaient des emprunts pour leurs plus belles couvertures appartenaient à la grande école allemande ; ils reproduisaient les motifs d’Albert Durer, de Sebald Beham, de Hans Holbein !
Les belles Reliures monastiques françaises furent exécutées sous le règne de Louis XII et dans les premières années du règne de François Ier ; elles appartiennent à ce style fleuri ou flamboyant dont notre terre de France a gardé tant de merveilleux spécimens, qui montrent à quel point notre art national était vivace et florissant à l’époque de la Renaissance italienne.
Ces ornements étaient exécutés à l’aide de fers répétés, de plaques à combinaisons ou de larges roulettes gravées d’une façon très-remarquable.