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peu de volumes à la marque de ce prince ; l’amour de Louis XII pour les livres était une tradition de famille, et il fit entrer à la « librairie » de Blois, à la suite de la conquête du Milanais, une partie des volumes rassemblés par les Visconti et les Sforza[1]. Il acheta la bibliothèque du fameux amateur de Bruges Louis de la Gruthuyse, qui avait réuni une grande quantité de splendides manuscrits, et fit également porter à Blois cette collection, que François I rapporta dans la suite au palais de Fontainebleau.

Nous avons vu assez souvent des reliures monastiques signées : Un tel me ligavit, ou alligatus est ab. Une des plus anciennes qui porte ce renseignement sur le Relieur est le « Saint Jérôme, Epistolæ », à la Bibliothèque nationale, à laquelle il faut toujours revenir quand il y a quelque chose de rarissime à signaler. Beaucoup de moines allemands signèrent leurs œuvres, et il n’est pas de bibliophile qui n’en ait vu quelques-unes.

Dernièrement encore, un de nos jeunes amateurs nous montrait un Traité de Règles monacales, volume portant transversalement cette inscription en caractères gothiques : Jacobus Gobelt me ligavit. Voilà qui est clair. Malheureusement ces reliures sont peu importantes. Mais comment affirmer que Roffet, dit le Faulcheur, était relieur ? On sait seulement d’une façon certaine qu’il fut libraire. Nous croyons qu’il y eut au même

  1. Voyez Th. Mortreuil, la Bibliothèque nationale.