Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

véritable tour de force comme difficulté vaincue. Le dessin, qui est magnifique, porte au centre du plat et au dos le chiffre de Catherine de Médicis, les deux K enlacés au double C du Roi.

Il possédait une collection de fers azurés ; cependant il s’en servit rarement, préférant la liberté des filets aux entraves qu’apportent toujours à l’imagination les fers gravés. On utilise, mais on ne peut créer une chose réellement nouvelle pour chaque volume.

Mais quel usage il sut en faire, et combien cette exécution est supérieure à celle de ses rivaux ! Dans les innombrables dessins de reliures anciennes que nous avons réunis comme documents, il en est un qu’il exécuta pour Charles IX avec sa collection de fers azurés. Il porte au centre le milieu royal, avec les armes de France tirées dans le haut de ce milieu dont nous parlerons tout à l’heure ; le double C du Roi est placé de chaque côté de l’image de saint Michel, et au-dessous on voit ce titre : LIBRI. LEGVM. PH. BODOSIANI. L’exécution est excellente, et si nous avions pu savoir où se trouve actuellement ce volume, nous en aurions donné la reproduction, car il est, avec le Grolier de Mgr le duc d’Aumale que nous avons reproduit, un des rares exemples de très-riches reliures où il se soit servi de ces fers. Il ne faisait avec eux que des milieux sur de grands volumes, sans autre ornementation. Ces milieux, qui étaient pour lui des choses toutes simples, sont de véritables modèles d’agencement et de goût. Un autre volume, Digestorum, Florentiae, 1553 (Bibliothèque Mazarine), sur lequel il employa sa collection presque entière pour exécuter une bande formée de rinceaux et de fers azurés, offre cette particularité