Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/91

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par lui avec une ampleur et une facilité merveilleuses ; nous en avons dessiné quelques-uns que nous donnons ci-contre.

La difficulté d’arriver à faire un dos en rapport avec le merveilleux dessin de l’in-folio « Pandectarum Juris Florentinis », dont nous avons donné la reproduction, est extrême ; elle est vaincue sans efforts. Dans le second exemple, le dos du Paul Jove est certes moins bien composé, mais il est étonnant de verve ; l’arabesque semble née d’un seul jet, et exécutée avec autant de rapidité que l’éclair de talent qui l’a conçue.

Mais c’est l’œuvre tout entière de ce grand artiste qu’il faudrait pouvoir livrer à l’admiration des amateurs. Certes on trouve dans les Reliures que les Èves firent exécuter pour de Thou, et plus tard dans les le Gascon, une habileté de main remarquable ; mais aucun doreur ne s’est élevé aussi haut. Comme la terre se transforme sous les doigts d’un sculpteur habile, les arabesques savantes, les gracieuses volutes semblent naître sous son outil ; les parallèles ne sont pas observées, mais les variantes mêmes sont charmantes ; on ne sait à laquelle donner la préférence, et nul n’a poussé à un tel degré le sentiment exquis de la forme.

Le plus grand nombre des volumes de Henri II et Diane appartient, comme style, soit aux Reliures à entrelacs et fers à filets, soit aux Reliures à entrelacs et fers azurés.

Beaucoup de ces dorures, qui ont été exécutées par des artistes différents, sont d’une belle composition ; mais il y en a également de très-médiocres, où l’on sent la production hâtive et le travail surmené. On se prend à regretter que tous les beaux dessins de cette époque n’aient