Page:Michel - Prise de possession.djvu/30

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parlons de la guerre, et en attendant de publier les notes nouvelles sur le Tonkin, servons-nous de vieilles déjà ; puisqu’on s’occupe de l’Amérique, parlons de la sombre aventure du Mexique.

Au fond, comme toujours, étaient des questions financières, entre autres celle-ci : un capitaliste juif de Suisse avait prêté aux libéros mexicains une dizaine de millions ; ne fallait-il pas qu’il fût remboursé ?

D’un autre côté, François-Joseph s’était plaint à Bonaparte et à Victor-Emmanuel que son frère Maximilien, imbu d’idées libérales, pouvait mal tourner.

N’est-on pas rivé, dans ces familles-là, au métier de roi ? Ceux qui essaient de laisser là le boulet sont des gêneurs dont on se débarrasse comme on peut. Cela se fait de même dans les républiques bourgeoises. C’est la raison d’État.

Une bien belle chose que la raison d’État ! Plus muette et plus terrible que le bourreau, elle prend partout ses victimes.

Le jeune Maximilien, qui, en octobre 66, fut fusillé à Keretaro, après avoir été imposé par Bonaparte comme empereur du Mexique (il ne fait pas bon être imposé), est, lui aussi, une victime de la raison d’État.

Maximilien était brave ; illusionné par le titre d’Empereur, il crut être héroïque en déclarant qu’il voulait mourir souverain.

Charlotte l’aimait, elle le trouvait bien ainsi.

Jeunes tous deux, ils eurent les noces rouges, ces fils de rois, comme ceux de Chicago, les fils de la liberté. La mort délivra Maximilien du titre ridicule d’empereur,

Que de choses dans cette guerre. La terrible retraite de Puebla qui n’en finissait pas.

La contre guérilla recrutée parmi les plus féroces de toutes les nations, armés d’une carabine et d’une corde qui, disaient-ils, pouvait servir plusieurs fois et leur épargnaient