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des condamnés qu’on amenait devant le peloton : « Au moins, je saurai pourquoi je meurs. »

6 juillet 1911.

C’était hier l’Indépendence-Day, fête nationale des États-Unis. Joffre et Viviani assistaient au banquet qui couronna la journée. Un orateur américain rappela leur voyage triomphal et déclara que « le plus grand événement de la troisième année de guerre était la conquête de l’Amérique par le maréchal Joffre ». Mais, craignant d’offenser Viviani en le laissant dans l’ombre, il ajouta, en se tournant vers lui : « … et par le maréchal de l’éloquence. »

Par cette fête, les Américains célèbrent l’anniversaire de leur indépendance, qu’ils arrachèrent dans le sang aux Anglais, après sept ans d’une lutte impitoyable. Et les voici qui combattent aujourd’hui aux côtés des Anglais. Un tel exemple ne devrait-il pas montrer combien les relations des peuples sont changeantes, transitoire ? En France, de Jeanne d’Arc jusqu’à Fachoda, l’Anglais ne fut-il pas l’ennemi même ?