Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/105

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Le voici notre cordial allié. L’autre jour, l’héroïque Villequier déclarait devant moi : « Nous sommes latins, nous autres… » J’avais envie de lui rappeler que nous avions été élevés dans l’admiration de Vercingétorix, qui personnifie la résistance à l’invasion de ces mêmes latins. Et ce nom de Français, dont nous sommes si fiers, ne porte-t-il pas la marque des Francs, venus d’Outre-Rhin ? Les haines évoluent et les races se mêlent. L’affreux, c’est de prêcher l’antagonisme des races et la fixité des haines.

Ô la fragilité des dogmes éternels…

7 juillet 1917.

Dans la boutique, fort achalandée, d’un marchand de primeurs, on peut lire cette affiche : « Défense de prononcer des paroles de critique ou de contrôle qui pourraient affaiblir notre confiance dans les chefs ». Cette affiche est géniale. Elle dit, net et vile, la règle essentielle, observée par la presse et suivie par la foule. Soyons muets, sourds, aveugles. Gardons dans les chefs une confiance robuste, inaltérable,