Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/170

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la foule, que les poursuites engagées contre lui.

De cette arrestation, on donne des raisons occultes : « À l’instruction, les témoins restaient muets ; maintenant qu’il est arrêté, ils parleront ». Les gens au pouvoir murmurent : « Il y a une ambiance… Il fallait rassurer les soldats, qui se croient trahis ». Oublient-ils donc qui a créé l’ambiance, qui a jeté le cri de trahison ?

Quant aux raisons apparentes, elles diffèrent de celles des poursuites : la découverte d’un coffre-fort à Florence ; les dépêches de Luxbourg, ministre d’Allemagne en Argentine. Les assertions les plus folles — accueillies par la presse avec l’agrément de la censure — courent sur les valeurs et les documents trouvés à Florence. Aujourd’hui, à la Chambre, les socialistes ont protesté contre l’ouverture illégale de ce coffre, hors de la présence de l’intéressé ou de son représentant.

À propos des dépêches Luxbourg, un trait significatif. En 1915, quand Caillaux, envoyé en mission en Argentine, rentra en France, le ministre d’Allemagne signala à son gouvernement ce départ et le nom du paquebot avec ce commentaire : Capture désirable. Une agence a perfidement traduit : Capture indésirable. Ainsi, avec deux lettres ajoutées, l’otage à saisir de-