vient le complice à ménager. On a reconnu l’erreur. Mais l’effet est produit.
De la lecture de ces dépêches Luxbourg, écrites par un homme qui cherche à faire mousser son rôle et son zèle, une certitude se dégage : Caillaux a refusé de le voir, malgré l’insistance d’un intermédiaire italien. Mais, en torturant un texte ou un homme, on parvient à lui faire dire le contraire de ce qu’il veut dire. Les adversaires de Caillaux — ou plutôt de sa politique — affectent d’être troublés par ces dépêches.
Et nous assistons à ce spectacle d’un comique sinistre. Depuis quarante-deux mois, nos va-t-en-guerre nous crient chaque jour que toute parole allemande est mensonge, duperie, piège, félonie, manœuvre, fourberie, et qu’il n’en faut rien croire. Mais dès qu’il s’agit de perdre un Français qui les gêne, le témoignage d’un Allemand devient soudain auguste et sacré. Il faut croire tout ce qu’il dit. Et même ce qu’il ne dit pas.
Les ouvriers ne se rendent pas compte que le