coût de la vie augmente au moins autant que leur salaire. Ils constatent simplement qu’ils ont plus d’argent dans les mains. Et sa facile abondance les incitant à le dépenser, ils n’en épargnent plus. Voilà la vraie différence, à ce point de vue, avec le temps de paix.
Les femmes ont d’abord sacrifié à la toilette : hauts talons, bas de soie, bijoux. À Grenelle, autour d’une usine de guerre, cinq coiffeurs posticheurs ont ouvert boutique. Vient ensuite la bonne chère : on ne se refuse ni les hauts morceaux, ni les fines victuailles, ni les vins délectables. L’été, dans les restaurants de plein air, on voit souvent deux femmes en cheveux, attablées devant une bouteille de Sauternes ou de Chambertin couchée dans son berceau d’osier. Mes amies s’en offusquent. Ah ! nous ne sommes pas près de concevoir l’équivalence des êtres… On s’indigne encore qu’un travailleur mange et boive les mêmes choses qu’un oisif.
Les amis de la paix, marqués de l’épithète de