Et la vie se rétrécit toujours. Le moindre voyage devient difficile. Même pour la banlieue, un sauf-conduit est nécessaire, depuis l’extension de la zone des armées. On n’obtient cette pièce qu’après inquisition, quand on l’obtient. Les femmes surtout sont molestées. « Quel est le motif du voyage ? C’est une parente qui vous appelle ? Prouvez-le. Montrez sa lettre. On ne fait pas de voyage d’agrément pendant la guerre. Refusé ». Bref, d’un côté du guichet, la basse jouissance, le zèle excessif d’un bureaucrate saoulé de pouvoir et, de l’autre, la résignation moutonnière, universelle, inépuisable… D’ailleurs ces exigences sont aussi vaines que stupides. Car un espion présenterait des papiers parfaitement en règle.
Paron me disait : « Les convoitises allumées