Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/276

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on a l’impudence de la lui prédire encore désastreuse, sans la connaître.

Mon vieux petit diplomate, désespéré, tressautant d’angoisse, demande à Foucard :

— Dites, dites, on ne va pas faire la paix ?

Et une jeune femme qui est née, paraît-il, le 6 octobre, gémit en se tordant les mains :

— Oh ! oh ! Le jour de ma naissance, cette chose abominable, la paix…

Voilà où nous en sommes.

14 octobre 1918.

Les Allemands ont accepté les conditions préliminaires de l’armistice, que Wilson leur avait fait connaître le 9 octobre. Nul ne semble soupçonner ce qu’il doit en coûter à leur orgueil d’évacuer les territoires envahis et de renier humblement le Kaiser. Aucun triomphe. Les visages sont mornes. Ceux qui admettent la guerre devraient pourtant se montrer satisfaits, après trois mois de succès militaires, par une victoire qui s’annonce selon leurs vœux ? Non.