Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/230

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déduire de cette initiative que les parisiens en sont réduits à chercher leur vie dans leur boîte à ordures ?

8 juillet 1916.

Un reporter, visitant les champs de bataille de la Somme, écrit : « Voici les cadavres allemands : la laideur de la race s’exaspère dans la mort ». Et plus loin, à propos de peupliers rasés par les obus : « L’artillerie allemande, quand elle ne peut pas atteindre les hommes, s’en prend à la nature ». Hélas ! Tous les soldats morts se ressemblent. Et toutes les artilleries fauchent les arbres en même temps que les hommes. Je ne m’accoutume pas à cet héroïque parti pris. On veut supprimer chez nous l’absinthe, les boissons toxiques. Mais ne verse-t-on pas à la foule, chaque jour, depuis deux ans, un terrible alcool de haine, qui laissera dans les esprits, la paix revenue, d’incurables lésions ?

Quelle responsabilité assument décidément les maîtres de la presse, dans tous les pays ! Tous les moyens sont bons aux journaux pour farder et mutiler tour à tour la vérité. Ils spéculent