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LES « HAUTS FOURNEAUX »

25 janvier 1915.

Quand on vous parle du général Sarrail, on vous glisse parfois à l’oreille : « Il paraît que c’est un général républicain ». C’est un cas, une rareté, une anomalie, presque une monstruosité. Drôle de république, où les généraux républicains sont des oiseaux rares. Voyez-vous qu’on vous dise d’un général anglais, sur un ton de révélation : « Il paraît qu’il est royaliste. »

27 janvier 1915.

On me dit que le canon de 75, par une affreuse négligence — car on n’ose pas imaginer une pire raison — tire parfois sur les troupes françaises. Ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas vrai non plus qu’après un simulacre de jugement, on ait fusillé des soldats tirés au sort, à raison d’un sur dix, dans des troupes en repli ? Cela dépasserait en horreur toutes les horreurs. Non. C’est trop formidable, c’est trop gros. Cela n’entre pas dans l’esprit.