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L’ESCOLE DES FILLES


vous avez beau faire, car c’est un effect de ma destinée aujourd’huy que je ne sçaurois entendre parler sinon d’amour.

Susanne. Tu auras encore cela de moy, veu que tu le veux, mais après cela n’attends pas de me retenir davantage, m’estant tout espuisée de ce que je sçavois. C’est pourquoy, aussitost la demy heure passée, à la première question que tu me feras, certes, je couperay court et m’en iray.

(83) Fanchon. Ma cousine, je le veux ; c’est pourquoy remettons-nous dans le discours d’amour, et premièrement, par où commenceray-je ? je ne sçay. D’où vient que quand je suis esloignée quelque temps de mon amy, et que je me représente à tout temps la jouyssance que j’aurois de luy, j’ay une telle imagination et amour pour son vit et ses coüillons que, sans songer à ses autres perfections, je me le figure tousjours tel que s’il me le fourroit dedans le con avec force et qu’il eust de la peine à entrer, tellement que mon engin se quarquillant et se desgluant, le dedans de ma nature me démangeast furieusement, et qu’enfin entré, je le sentisse tout au fond proche la matrice, et là opérant par de petits coups lors que la teste du vit rentre dans la peau et qu’elle ressort avec rage, tellement que je n’en puis plus ? Une telle