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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/189

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L’ESCOLE DES FILLES


de nous instruire, nous serions les correcteurs sans gages de la folie d’autruy. Chacun vive à sa mode, et pour nous, achevons ce que nous avons commencé, car il me semble qu’il n’y a rien de plus plaisant que l’amour, et toutes les heures qui sont employées à son exercice sont les plus agréables de nostre vie. Vive un bon gros vit bien nerveux et tendu, vive un joly petit con, avec sa mothe velue, qui nous causent tant de délices. Il n’y a le plus souvent que le foutre qui defaut dedans le vit qui faict qu’il ne peut pas si bien bander, mais tant qu’il y en a, nostre con est toujours prest à l’avaller, quand il couleroit en nous tout entier. Chevaucher trois ou quatre coups ne faict que mettre en appétit ; il faut continuer tant qu’il y en a, pour nous donner du passe temps. (92) Je voudrois bien encore vous faire une question : qui sont les personnes le plus propres à traicter l’amour, des femmes ou des filles ?

Susanne. Ce sont les femmes, et sans doute parce qu’elles ont plus d’expérience et qu’elles cognoissent mieux les délicatesses propres à ceste passion.

Fanchon. Et pourquoy est-ce donc qu’il y en a qui ayment mieux les filles ?

Susanne. C’est qu’ils prennent plaisir à instruire des innocentes et qu’ils trouvent bien