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Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/190

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L’ESCOLE DES FILLES


plus d’obéissance en elles dans les façons de s’agencer, et que leur con n’estant pas si élargi, le vit y est placé plus à l’estroit et donne plus de chatouillement à l’un et à l’autre.

Fanchon. Et pourquoy est-ce aussi qu’il y en a qui ayment mieux chevaucher les femmes ?

(93) Susanne. C’est, comme j’ay desjà dit, qu’elles sont plus habiles à donner de l’amour, aussi qu’il n’y a pas tant de danger à courir avec elles comme avec les filles.

Fanchon. Et quel danger y a-t-il ?

Susanne. Le danger est qu’elles peuvent devenir grosses, et c’est ce qui donne encore de la peine à elles et aux hommes pour empescher qu’on ne le sçache, et quant à eux, il leur en couste bien du bon argent à la justice, quand on vient à le sçavoir, et tout au moins quand il faut payer des nourrices, des loüages de chambres, ou des robes, à cause qu’elles n’ont point le plus souvent de quoy s’entretenir. Ajoute à cela les ressentimens des parents de la fille, qui se veulent venger quelquefois quand ils le sçavent et tirer raison, suivant la coustume, de ceste offence imaginaire. (94) Mais quand au lieu de filles ce sont des femmes, dame, le mary sert de couverture à tout, et on dit tousjours, quoy qu’il en soit rien, que c’est luy qui a faict la besoigne ; outre qu’il ne faut point d’argent